vendredi 11 novembre 2011

Marre de la politique? Il y a un parti pour ça


Comme je n’ai pas trouvé d’introduction, j’ai hésité entre une citation d’Aristote* et une citation de Coluche. Et donc : « Les quatre leaders des grandes formations politiques tunisiennes ne sont pas les uns contre les autres, mais bien unis comme les trois mousquetaires des cinq doigts de la main : un pour tous, tous pourris ». OK il a dit françaises pas tunisiennes, mais avouez qu’il aurait pu. (Pour ceux qui ne l’auraient pas compris c’est Coluche)

Bref, tout ça pour dire qu’on découvre peu à peu que la politique c’est comme Dallas, son univers impitoyable glorifie la loi du plus fort (Oui, j’ai osé), et que les hommes politiques finalement n’ont en rien à faire de nos vrais problèmes, eux, ce qui les intéresse c’est le pouvoir. Et pour y arriver, ils nous promettent n’importe quoi. Oui n’importe quoi comme 600 000 emplois en 4 ans ou comme la santé gratuite pour tout le monde, et y en a même qui avaient promis de ne pas s’allier avec un parti qui avait des principes opposés aux leurs. 
C'est simple, si le Parti Rhinocéros s’était présenté pour les élections tunisiennes, il serait passé inaperçu. 
Quoi? Vous ne connaissez pas le parti Rhino?



Et bien il s’agit d’un parti politique canadien, crée en 1960 et qui a une idéologie bien particulière : la satire politique. C’est comme si un parti tunisien était basé sur le « Tanbir ». La devise du parti est « ne jamais tenir ses promesses électorales » ce qui fait de lui le 2ème parti le plus honnête du monde juste derrière le CPR, et le chef du parti Rhinocéros est un vrai Rhinocéros du zoo de Montréal, Cornélius le Premier. 

Les membres de ce parti le présentent comme « Un parti pour défendre la folie créatrice de vouloir l'impossible et de croire à l'incroyable » et le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils ont des propositions assez délirantes. Parmi leurs promesses électorales on peut trouver :
-   Mettre la dette nationale sur une carte Visa et la déclarer volée par la suite.
-   Éliminer la faim et l'obésité en donnant les gros à manger aux pauvres.
-   Raser les montagnes Rocheuses et les transporter dans les Grands Lacs, pour aplanir les disparités régionales et obtenir un Canada uni.
-   Mettre fin à la crise de l'énergie, en réduisant les coûts du transport en déplaçant les villes de Montréal de 50 km vers l’ouest et Toronto de 50 km vers l’est.
-   Abolir l'environnement parce qu'il est trop difficile de le garder propre et qu'il prend trop d'espace.
-   Pour économiser l'énergie, mettre de grandes roues à l’arrière de toute voiture de sorte qu’elles roulent toujours en descendant une pente.
-    Vendre le Sénat canadien au marché d’enchères d’antiquités en Californie.
-   Rendre les Canadiens plus forts en mettant des stéroïdes dans l'eau.
-    Offrir une goupille à l'île de la Grenade.
-    Et la promesse qui résume toutes les promesses : Ne respecter aucune promesse.

A première vue, il s’agit d’une blague, mais ces propositions ont vraiment été présentées dans le programme du parti, et en y regardant de plus près, chaque promesse est une critique pour le gouvernement canadien : inégalité entre les régions, augmentation du prix du carburant, protection de l’environnement, inutilité du sénat…
Pour la petite histoire, le parti rhino a obtenu de bons résultats à certaines élections,  4ème parti en nombre de voix en 1984, il a même réussi à battre le parti conservateur du Canada avec comme candidate, une femme clown appelée Chatouille en 1980.
Vous pouvez jeter un œil sur leur site web http://www.neorhino.ca/

J’ai pensé qu’un parti rhino tunisien serait un excellent moyen de faire de la politique autrement, faire entendre sa voix sans trop se prendre la tête, et faire par la même occasion un pied de nez à tous ces politiciens sortis de nulle part. Mais je n’ai pas voulu prendre le risque de gagner les élections juste parce que les électeurs sont aussi crédules qu’un enfant de 3 ans.

Dans le prochain épisode, découvrez les promesses électorales du parti Rhino tunisien.

*Pour la citation d’Aristote, c’était : « L'homme est par nature un animal politique »